Un freelance, c'est vraiment cher ?
Et si vous regardiez plus loin que le tarif ?
September 2, 2015
Pourquoi ne pas faire appel à un freelance pour votre prochaine mission ? Oh, c’est bien trop cher, pourriez-vous me répondre. Trop cher, vraiment ? Oui, regardez son TJM, c’est deux fois plus élevé qu’un poste en CDI d’un jeune sortant de l’école. Ah. Donc vous choisiriez un vélo plutôt qu’une moto simplement parce que c’est moins cher ? Ou préféreriez un presse-citron manuel plutôt qu’un électrique pour la même raison ? Ou encore iriez laver votre linge à la rivière au lieu d’investir dans un lave-linge ? Alors dire qu’un freelance est plus cher, est-ce que ça a vraiment du sens ?
Un jeune développeur sortant de l’école, il va me coûter à tout casser 200€ par jour, toutes charges comprises. Un freelance, lui, il va me revenir à 400€ !
Voilà un calcul bien simpliste. N’oubliez-vous pas certains détails ? Le freelance n’est pas rémunéré durant ses congés. Seuls les jours effectifs sont facturés, et rien de plus. S’il est en arrêt maladie, vous ne déboursez pas un sou de votre poche. S’il part en formation, non seulement vous n’avez pas à payer un centime pour le rémunérer, mais en plus il financera lui-même sa formation pour vous apporter de nouvelles compétences.
S’arrêter à ces quelques points reviendrait encore à biaiser le calcul, puisqu’il ne se réduit pas à simplement ce qui coûte statistiquement le plus cher sur la durée. Simplement regarder le coût n’a aucun sens, puisque un freelance et un CDI ne répondent pas à la même problématique.
Lorsque vous souhaitez lancer votre projet, avez-vous besoin d’un technicien sur la durée ? Aurez-vous de quoi l’alimenter en travail durant des années après la fin du projet, ou avez-vous un besoin ponctuel ? Le freelance vous permettra de répondre rapidement à une demande urgente sans passer par une longue phase de recrutement, et se séparer de ses services sera quasi immédiat, contrairement à un poste titulaire dont vous ne pourrez pas vous débarrasser du jour au lendemain lorsque vous n’aurez plus rien à lui confier. Mieux encore, vous pourrez résilier votre contrat avec le freelance s’il ne vous satisfait pas pour des raisons qui vous regardent et dont vous n’aurez pas à vous justifier. Voilà qui est plus difficile avec un titulaire en CDI.
En outre, posez-vous la question de savoir, lorsque vous souhaitez acheter un lave-linge ou une machine à expresso, si vous cherchez absolument à repérer et acquérir le produit le moins cher du marché. C’est rarement le cas, et les raisons peuvent être nombreuses : recherche de fiabilité, nombre de fonctionnalités, esthétique, image de marque. Lorsque vous achetez les services d’un freelance, il est logique de penser de la même façon. Cherchez-vous le prestataire le moins cher, peu importe son niveau d’expertise, sa fiabilité, ses compétences, la confiance qu’il vous inspire, ses réalisations passées, etc ? Dans la vaste majorité des cas, la réponse est non. Pourquoi ? Votre but premier n’est pas de dépenser le moins possible, mais plutôt de gagner le plus possible de ce partenariat. Pensez donc retour sur investissement. Le contrat avec le freelance peut certes vous coûter cher dans l’absolu, mais songez au retour sur investissement qu’il pourra vous procurer. Si vous récupérez 40.000€ du travail effectué par le freelance alors que sa prestation vous revient à 10.000€, est-ce que cela ne vaut pas le coup ?
En revanche, si vous êtes déjà convaincu que la création d’un poste en CDI n’a pas de sens dans votre contexte, vous pourriez hésiter à vous tourner vers une ESN (Entreprise de Service au Numérique, ex SSII) ou une agence web que vous pourriez juger plus fiable de par sa taille ou sa réputation. Mais ne vous leurrez pas, les tarifs seront sensiblement les mêmes que ceux pratiqués par un freelance. Qui plus est, ce type de structure fait également appel à de la sous-traitance auprès de freelances. Alors pourquoi ne pas y faire appel directement ?
Le freelance cumule de plus un bon nombre d’avantages non négligeables. Il est chef d’entreprise dont il est la seule force vive. A ce titre, ce n’est pas un simple technicien qui répondra à votre demande. Il comprend les problématiques de gestion, de marketing, de relation commerciale, de service… Il se positionnera davantage comme un partenaire vous accompagnant dans votre projet, voire un consultant qui visera à atteindre vos objectifs, bien plus qu’une main d’oeuvre que vous pourriez louer pour exécuter un ensemble de tâches que vous seriez seul à déterminer. Le freelance a dans sa culture le dialogue pour non pas accomplir des tâches, mais pour aider à atteindre un objectif. Qui plus est, il sera votre interlocuteur unique, là où vous aurez un technicien et un commercial en deux personnes distinctes dans une structure de plus grande taille. N’oubliez pas également que le freelance proposera une relation moins contractualisée, donc plus flexible et plus souple. Il préférera s’adapter à votre besoin plutôt que de suivre mécaniquement les termes d’un contrat de prestation trop rigide.
Alors, un freelance, c’est vraiment cher ?
Rémi Doolaeghe est un développeur freelance Java partisan du manifeste agile et de l'artisanat logiciel. Il a développé son expérience pendant 5 années au service d'éditeurs de logiciels de la métropole lilloise avant de devenir développeur indépendant. L'agilité et la collaboration sont ses moteurs dans un univers où l'expertise technique à elle seule n'est qu'un premier pas vers l'excellence.
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